La souveraineté numérique : où en est l’État québécois?

La souveraineté numérique est un concept qui suscite un intérêt croissant depuis plusieurs mois. Dans un contexte international marqué par des préoccupations liées à la sécurité des données et à la dépendance technologique, de plus en plus d’acteurs se penchent sur la question.  

Qu’est-ce que la souveraineté numérique? 

Elle désigne la capacité pour un État ou une organisation de contrôler et de protéger ses ressources numériques, ses infrastructures ainsi que les données de ses citoyennes et citoyens contre les influences et les dépendances étrangères. Elle repose sur deux piliers complémentaires :  
  • La souveraineté des données, qui fait référence à toute information devant être protégée en raison de sa nature sensible et de son importance pour la sécurité nationale, la vie privée des individus ou les intérêts économiques;  
  • La souveraineté des infrastructures et des solutions technologiques, qui fait référence aux équipements, aux logiciels, aux réseaux et aux systèmes (y compris les opérations comme l’exploitation des systèmes, la gestion des infrastructures ou l’exécution des services numériques) nécessaires au fonctionnement et à la sécurité de l’État.  
Une fois combinées, ces dimensions permettent de renforcer l’autonomie numérique et de mieux protéger les actifs informationnels dans un contexte technologique en constante évolution. 

Concrètement, où en est le gouvernement dans cette démarche? 

Les réflexions du Ministère sur la souveraineté numérique s’inscrivent dans une volonté d’assurer l’autonomie du Québec en matière de technologies de l’information, notamment quant à la gestion des infrastructures technologiques et numériques. Ces initiatives visent à renforcer l’indépendance numérique, à protéger les données sensibles des ingérences étrangères et à favoriser des retombées économiques pour le Québec. 

Pour le moment, le Ministère dispose d’infrastructures spécialisées comme le Nuage gouvernemental du Québec (NGQ), un service infonuagique sécurisé et centralisé dont il assume la responsabilité. Le NGQ permet aux ministères et organismes publics d’héberger des données tout en réduisant leur dépendance envers les fournisseurs infonuagiques externes. 

Une position avantageuse au service des Québécoises et des Québécois  

En renforçant la souveraineté numérique, le gouvernement vise d’abord à protéger les citoyennes et citoyens. Concrètement, cela se traduit par une gestion de leurs données personnelles conforme aux lois et aux valeurs du Québec, assurant ainsi une protection accrue de leur vie privée. Les citoyennes et citoyens peuvent donc avoir une confiance renforcée dans les services publics numériques, en sachant que leurs renseignements sensibles demeurent protégés par l’État. De plus, la souveraineté numérique assure une continuité de service fiable, même en cas de crise géopolitique ou de cyberattaque, et favorise la mise en place de solutions technologiques adaptées aux besoins de la population et évolutives dans le temps.